Maladies systémiques
Lorsqu’on parle des effets buccodentaires des maladies systémiques, on pense particulièrement au diabète. Il est maintenant généralement accepté que les personnes diabétiques présentent davantage de gingivite, d’abcès parodontaux et de résorption osseuse [47, 48]. De plus, certaines études rapportent une association entre le diabète et la dysfonction des glandes salivaires, les lésions des muqueuses, les caries, la dysgueusie et la douleur oro-faciale [49-51].
Des études ont démontré un lien entre l’ostéoporose et les maladies parodontales [52, 53]. Des méthodes radiologiques ont permis d’observer des changements au niveau de la structure de l’os des mâchoires inférieures ainsi qu’au niveau de la densité osseuse chez des patients atteints de cette maladie [54, 55]. De plus, la résorption osseuse des mâchoires s’accentue avec l’édentation. On peut prévenir la perte des dents en ajoutant du calcium et vitamine D à son alimentation.
Certaines pathologies telles que les accidents cérébrovasculaires, la maladie de Parkinson, la démence de type Alzheimer et la sclérose en plaque peuvent causer la dysphagie [56]. La dysphagie se définit comme une difficulté à avaler. Elle a des conséquences néfastes sur la santé de la personne âgée par exemple la pneumonie d’aspiration et la dénutrition [57]. De plus, la prise de certains médicaments pour le traitement de ces maladies peuvent occasionner l’apparition de la xérostomie parce qu’ils agissement sur le système nerveux central. La xérostomie engendre aussi des complications en aggravant la dysphagie et en prédisposant au développement de mycoses et de parodontites [58].
Les traitements pharmacologiques de certaines maladies peuvent également influencer la santé buccodentaire. Par exemple, le traitement des cancers, par la chimiothérapie ou la radiothérapie, peut être délétère pour la santé buccodentaire. La chimiothérapie peut engendrer des lésions au niveau des muqueuses, de la xérostomie, de la dysgueusie, diminuer l’appétit et augmenter le risque d’infections microbiennes dans la cavité buccale. Les médicaments à base de corticostéroïdes en inhalation employés pour la gestion des maladies pulmonaires obstructives chroniques (MPOC) prédisposent au développement des infections fongiques dans la bouche [59]. De toute évidence, diverses classes de médicaments produisent des effets secondaires affectant la santé buccodentaire. Parmi les principaux effets secondaires rapportés, on retrouve la xérostomie, la dysgueusie, l’hémorragie et des lésions au niveau des muqueuses de la bouche. Puisque les aînés ont davantage de problèmes de santé chroniques et que la gestion de ceux-ci nécessite plusieurs médicaments, les aînés sont particulièrement susceptibles à développer de tels problèmes de santé buccodentaire.
Bien que d’autres études s’avèrent nécessaires, certaines évidences suggèrent l’existence de liens entre la santé buccodentaire et l’obésité [60-67]. Les tissus adipeux pourraient secréter des marqueurs inflammatoires ainsi que des hormones qui se retrouvent dans le processus inflammatoire qui caractérise la maladie parodontale (parodontite) [68].
Finalement, de rares études tentent de mettre en lien des problèmes d’ordre psychosociaux avec la santé buccodentaire. Selon l’une d’entre elles, le stress et la dépression pourraient avoir une incidence sur les indices de plaque et de gingivite [69].