Une étude publiée dans le dernier numéro du Journal of Agricultural and Food Chemistry par le professeur Daniel Grenier et ses collaborateurs a fait le tour de la planète en quelques heures. En effet, le communiqué de presse, dans lequel l’éditeur de la revue résumait les grandes lignes de cette étude portant sur l’efficacité d’un extrait de bleuet sauvage dans le traitement des maladies parodontales, a été repris par une cinquantaine de médias des quatre coins du monde.
Le professeur Grenier, du Groupe de recherche en écologie buccale, et Amel Ben Lagha, étudiante au doctorat en microbiologie, ainsi que Stéphanie Dudonné et Yves Desjardins, de l’Institut sur la nutrition et les aliments fonctionnels, ont testé l’efficacité d’extraits de bleuet enrichis en polyphénols (proanthocyanidines) sur Fusobacterium nucleatum, l’une des principales bactéries impliquées dans les maladies parodontales. Leurs résultats indiquent que ces extraits attaquent le problème sur deux fronts. D’abord, ils diminuent la capacité d’adhérence de la bactérie aux tissus buccaux, prévenant ainsi la formation d’un biofilm. Ensuite, ils bloquent certaines voies de signalisation cellulaire impliquées dans la réaction inflammatoire qui accompagne cette maladie.
D’une part, cet extrait de bleuet pourrait être incorporé à des gels ou à des pansements que les dentistes appliqueraient sur les tissus buccaux de patients atteints de maladie parodontale. Cette approche pourrait réduire le recours aux antibiotiques et prévenir l’apparition de souches bactériennes résistantes. D’autre part, en vue d’une approche préventive, les composés bioactifs du bleuet pourraient être incorporés à une gomme ou à un rince-bouche.
Consultez l’article du Fil, Volume 51, numéro 417, septembre 2015